Depuis plusieurs décennies, des progrès en matière d’égalité homme femme au travail ont été réalisés par la volonté de chacun, gouvernement, dirigeants, managers et collaborateurs. Néanmoins, certaines inégalités persistent. Les résultats de plusieurs études l’attestent : les écarts entre les femmes et les hommes perdurent, notamment dans certains secteurs. Dans les faits, la concrétisation des efforts croissants pour renforcer l’égalité et la mixité professionnelles entre les femmes et les hommes au sein des entreprises reste encore difficile à atteindre. Pourtant, il faut savoir que depuis 1946, l’égalité professionnelle homme femme est un principe constitutionnel. La loi garantit aux femmes dans tous les domaines des droits égaux à ceux des hommes. Quoi qu’il en soit, aujourd’hui encore, la situation des femmes sur le marché du travail reste plus précaire que celle des hommes.
De la loi du 22 décembre 1972 qui pose le principe de l’égalité de rémunération « pour un même travail ou un travail de valeur égale » à la célèbre loi du 4 août 2014 pour l’égalité « réelle » entre les hommes et les femmes, en passant par la loi du 11 juillet 1975 qui interdit de rédiger une offre d’emploi réservée à un sexe, de refuser une embauche ou de licencier en fonction du sexe ou de la situation de famille « sauf motif légitime », la loi du 13 juillet 1983 (dite loi Roudy) qui réaffirme le principe de l’égalité homme femme en entreprise dans tout le champ professionnel… il existe de nombreuses législations qui ont été instaurées depuis longtemps pour garantir l’égalité des droits entre les femmes et les hommes au travail.
En somme, l’égalité de traitement entre les femmes et les hommes dans le travail implique le respect de plusieurs principes par l’employeur. Dès l’embauche, les interdictions des discriminations de toutes sortes sont de mise. L’employeur se doit également d’informer les salariés et les candidats à l’embauche et de mettre en place des mesures de prévention du harcèlement sexuel dans l’entreprise. En outre, l’entreprise est tenue de ne pas faire une différenciation en matière de rémunération et de déroulement de carrière. Par ailleurs, il existe des obligations vis-à-vis des représentants du personnel (mise à disposition d’informations relatives à l’égalité professionnelle dans la base de données économiques et sociales, négociation).
En cas de non-respect de l’égalité homme femme au travail, des recours et sanctions civiles et pénales sont prévus. Par ailleurs, les entreprises d’au moins 50 salariés sont également soumises à des pénalités, susceptibles d’être appliquées, si elles ne sont pas couvertes par un accord ou, à défaut, par un plan d’action relatif à l’égalité professionnelle, ou encore si elles n’auront pas mis en œuvre les mesures permettant de supprimer les écarts de rémunération constatés entre les femmes et les hommes.
Le monde de l’entreprise est un écosystème de plus en plus sensible aux nouveaux enjeux économiques, mais aussi écologiques, numériques et sociaux. Parmi ces questions de fond, l’égalité homme femme en entreprise tient une place de choix. Certes, le chemin est encore long, mais nombreux militent déjà pour un monde du travail plus inclusif.
Selon les dernières statistiques de l’INSEE en 2021, les hommes sont rémunérés en moyenne 28,5 % de plus que les femmes en France. Par ailleurs, 76 % des emplois en temps partiel sont occupés par des femmes et sur les 120 plus grandes entreprises françaises, seules trois femmes occupent un poste de direction. À l’échelle mondiale, la crise économique liée au Covid-19 a également mis en lumière les inégalités les plus criantes. Les femmes sont surreprésentées dans les emplois précaires et les secteurs les plus touchés par les mesures sanitaires. La pandémie a entraîné pour les femmes du monde entier une perte de revenus d’au moins 800 milliards de dollars en 2020. Sans oublier que l'explosion du télétravail a augmenté le « travail non payé des femmes » (entendez « tâches domestiques »), indique l'OCDE.
Et même si depuis la mise en place de l’index égalité homme femme au travail en 2019, l’implication des entreprises dans cette démarche est en hausse régulière, il reste encore des disparités importantes si l’on se réfère aux chiffres clés publiés par ministère du travail. En effet, 3 000 entreprises ont obtenu la note de 0 à l’indicateur sur les congés maternité (mars 2021), de plus, un quart seulement des entreprises respectent la parité sur l’indicateur relatif aux 10 meilleures rémunérations. Pour rappel, l’index égalité professionnelle a été créé par la loi « avenir » du 5 septembre 2018 et est obligatoire pour toutes les entreprises d’au moins 50 salariés. Il s’agit pour ces dernières de calculer une note sur 100 points à partir de grands indicateurs qui évaluent les inégalités entre les femmes et les hommes dans l’entreprise. À défaut de publication ou si une note minimale de 75 points n’est pas atteinte au bout de 3 ans, l’entreprise s’expose à des pénalités financières pouvant atteindre 1% de la masse salariale.