Est-il possible d’évaluer de manière fiable les facteurs potentiels de risques psychosociaux (RPS) de votre entreprise ? L’INRS s’emploie à outiller les organisations afin de les aider dans leur mission de prévention. L’association dévoile les catégories de facteurs de RPS à évaluer et à surveiller dans une infographie à découvrir ci-dessous.
« Il n’y a pas de solutions toutes faites pour lutter contre les risques psychosociaux (RPS) », explique Valérie Pezet-Langevin dans un communiqué de l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS).
La psychologue du travail et experte dans la prévention des risques psychosociaux ajoute : « D’une entreprise à l’autre, d’une situation de travail à l’autre, les facteurs de RPS peuvent être différents. » Dans ce contexte, comment prévenir efficacement les RPS ? Comment détecter les situations à risque ? Et au bout du compte, comment agir ?
Pour l’experte, « […] s’interroger sur les sources potentielles de RPS est une étape incontournable quelle que soit la taille de l’entreprise ». Dans l’infographie à découvrir ci-dessous, l’INRS rappelle l’origine multifactorielle des RPS ; et présente six relations professionnelles et conditions de travail pouvant mettre en péril l’intégrité physique et la santé mentale des collaborateurs.
Ainsi, apparaissent comme des facteurs clés et donc des indicateurs à mesurer et à surveiller :
La fonction RH se doit de porter une attention particulière aux RPS, tant elles impactent les collaborateurs. Ces derniers peuvent être stressés, irritables, atteints de troubles du sommeil, manquer de concentration, souffrir de maladies cardiovasculaires, développer un syndrome anxio-dépressif… En plus d’engendrer des pathologies, les RPS sont également la cause d’accidents du travail.
Le 5e baromètre de la gestion des accidents du travail et des maladies professionnelles 2018 souligne qu’un tiers des entreprises interrogées a été confronté à un arrêt maladie lié à des RPS. Depuis 2016, la part des arrêts liés à des RPS, ayant occasionnés des accidents du travail ainsi que des maladies professionnelles, augmente, passant de 16 % (10 % accident du travail / 6 % maladie professionnelle) à 28 % (12 % / 16 %) en 2018.
A noter que ce sont majoritairement de grandes entreprises qui sont concernées par ces arrêts. En effet, elles concentrent 48 % des cas contre 22 % pour les PME.
La fonction RH doit également s’intéresser aux RPS parce que si elles impactent les collaborateurs, elles ont de facto des conséquences sur l’organisation de l’entreprise. Absentéisme, turn-over, baisse de la productivité, dialogue social en berne, recrudescence des conflits et des violences… L’entreprise montre aussi des symptômes liés à des RPS.
Afin d’évaluer les facteurs de risques psychosociaux, l’INRS met également à la disposition des entreprises de 50 salariés et plus, un guide comprenant une grille d’évaluation qui recense les six facteurs clés précités auxquels s’ajoute un septième thème : les horaires de travail difficiles.
Sur cette question, la fonction RH doit faire preuve de conviction… La direction aussi. Dans le cas contraire, c’est la justice qui pourrait bien contraindre l’entreprise à aborder la question des RPS sans œillères. La direction de Radio France, par exemple, en a récemment fait l’expérience. Après avoir contesté devant le tribunal de Strasbourg une demande d’expertise sur les RPS formulée par le Comité social et économique (CSE) Est, l’entreprise a été déboutée. Après cinq mois d’action, la justice a déclaré que cette demande du CSE était bel et bien légitime.