Avant et après l’accouchement, les femmes salariées bénéficient d’un congé de maternité autant pour préparer l’accouchement que pour s’occuper du nouveau-né. L’employeur est d’abord tenu à des obligations essentielles. Mais encore, que ce soit sur le plan psychologique ou physique, la salariée va devoir s’adapter à un nouveau rythme et à une toute nouvelle organisation, de façon à concilier sa vie privée et sa vie professionnelle. Pour aider la salariée à faire face à ce changement souvent éreintant, l’entreprise peut l’accompagner pour le retour congé maternité.
Bien que le droit du travail prévoie déjà plusieurs obligations pour l'employeur, un retour de congé maternité se doit toujours d’être bien préparé. Si le retour dans l’emploi occupé avant le congé ou un emploi similaire et l’organisation d’une visite médicale de reprise sont généralement bien maîtrisés, certains dispositifs demeurent en revanche assez méconnus. Découvrez alors les meilleurs conseils et les bonnes pratiques sur le retour congé maternité à travers cet article.
Tout d’abord, il faut savoir que durant le congé maternité, le contrat de travail est suspendu et l’employeur n’a aucunement le droit de le modifier sans l’accord de la salariée. Cette dernière ne peut être ainsi obligée à changer de poste ni à se faire imposer un changement d’horaire si ces nouveaux horaires ne sont pas impérativement nécessaires au bon fonctionnement de l’entreprise.
Reprise de poste
L’article L 1225-25 du Code du travail prévoit qu’à l’issue du congé de maternité, la salariée retrouve son précédent emploi ou un emploi similaire assorti d’une rémunération au moins équivalente. Ainsi, au retour congé maternité, l’entreprise doit tout mettre en œuvre pour que la salariée retrouve son ancien poste de travail. C’est seulement lorsque l’entreprise ne peut pouvoir proposer la réintégration de la salariée dans son précédent poste qu’elle peut imposer la réintégration dans un emploi similaire.
Visite médicale de reprise de travail
Par ailleurs, après le congé de maternité, la salariée bénéficie d’un examen par le médecin du travail. C’est l’employeur qui doit être à l’initiative de cette visite, au plus tard dans les 8 jours qui suivent le retour congé maternité, pendant les heures de travail. La visite médicale a pour but de s’assurer de l’aptitude professionnelle. La visite médicale va déterminer si le poste de travail reste toujours compatible avec l’état de santé de la salariée et éventuellement d’examiner des propositions d’aménagement et d’adaptation du poste.
Entretien professionnel
Au moment de reprendre son activité, l’employeur se doit également d’accorder un entretien professionnel destiné à évoquer la poursuite de carrière. Cet entretien sera l’occasion notamment pour la salariée d’évoquer son projet professionnel et ses souhaits de formation. En aucun cas, il ne doit porter sur l’évaluation de son travail.
Augmentation de salaire et congés payés
La rémunération constitue souvent un sujet de préoccupation des jeunes mamans. Il faut savoir qu’au retour congé maternité, la rémunération des salariées est majorée des augmentations générales et de la moyenne des augmentations individuelles perçue durant la durée de congé par les salariés relevant de la même catégorie professionnelle. À défaut, l’augmentation résultera de la moyenne des augmentations individuelles dans l’entreprise. En aucun cas, l’augmentation ne peut être remplacée par le versement d’une prime exceptionnelle.
Par ailleurs à son retour de congé maternité, la salariée dispose de tous les jours de congé qu’elle n’a pas pris ou qui ne lui ont pas été indemnisés et ce, même si la période de référence a expiré pendant son absence.
Démission après un congé de maternité
La salariée peut aussi décider de ne pas reprendre son travail à l'issue de son congé. Aucun préavis de rupture du contrat de travail n'est imposé, mais elle doit prévenir son employeur au moins 15 jours avant la date prévue de retour de congé. Cependant, elle bénéficie d’une priorité de réembauche pour des emplois en adéquation avec ses qualifications si elle demande à réintégrer l’entreprise pendant une année après son départ. Et en cas de réemploi de la salariée, l’entreprise doit lui accorder tous les avantages acquis avant son départ.
Le droit à l’allaitement
Le Code du travail concilie la reprise du travail et la poursuite de l’allaitement. Pendant une année à compter du jour de la naissance, la salariée bénéficie d’une heure par jour durant les heures de travail pour allaiter au sein de l’entreprise. Ce temps particulier est réparti en deux périodes de trente minutes, l’une pendant le travail du matin, l’autre pendant l’après-midi. Ces moments d’arrêt de travail sont fixés d’un commun accord entre l’employeur et la salariée.
Il faut admettre que l’arrivée d’un enfant est un bouleversement considérable et l’organisation logistique liée à ce nouveau rythme est souvent éprouvante physiquement et moralement pour les jeunes parents salariés. Le retour congé maternité, la reprise du travail, concentre de nombreuses appréhensions pour l’ensemble des parties prenantes et s’avère rarement une étape aisée. Dans la majorité des cas, de nombreuses femmes ont besoin d’une certaine période allant d’un à six mois pour se sentir vraiment de retour à leur poste.
Le réonboarding aussi appelé « processus de réintégration » est on ne peut plus d’actualité au sortir de l’année 2020 qui a été ponctuée par les alternances de périodes de chômage partiel et de télétravail. Il permet ainsi à une collaboratrice de retour congé maternité de se préparer et de revenir dans de bonnes dispositions physiques et émotionnelles. Par ailleurs, le réonboarding est une nouvelle occasion de montrer à la collaboratrice que l’entreprise tient à elle.
Un bon réonboarding est un programme anticipé et construit autour de la bienveillance. Ainsi, bien en amont du retour de congé maternité, l’entreprise se doit d’ores et déjà d’impliquer pleinement la collaboratrice dans la préparation de son absence : valider avec elle ses dates de départ et de retour et en informer l’équipe, organiser ensemble la passation, discuter des conditions de ce retour, etc.
Pendant son absence, il faut également maintenir le lien en prenant de ses nouvelles régulièrement, mais aussi en la tenant informée des changements importants dans l’entreprise (réorganisation, recrutement, etc.). Enfin quelques jours avant son retour de congé, il faut préparer le retour effectif de la salariée en la contactant pour confirmer sa date d’arrivée, sonder son état d’esprit et convenir d’une date pour son entretien de retour.
Le réonboarding peut également être la meilleure opportunité de proposer à la collaboratrice de trouver ensemble des solutions pour favoriser l’équilibre entre sa nouvelle vie de parent et sa vie professionnelle. L’une des solutions les plus convoitées est souvent de réserver la place en crèche pour l’enfant de son salarié. Trouver une place en crèche peut être une épreuve épineuse pour de nombreuses familles. La réservation de place en crèches est une solution concrète et facile à mettre en œuvre dans une politique d’amélioration de la qualité de vie au travail.