Vous avez passé des mois à travailler sur cet appel d’offres mais ça ne passe pas. Échec. Vous tentez de fluidifier les relations au sein de votre équipe en créant des rendez-vous dédiés, mais ça ne prend pas. Échec. Vous oubliez un élément essentiel dans votre dossier et n’obtenez pas la subvention demandée. Échec. Vous tentez une nouvelle formation mais ne parvenez pas à décrocher le certificat de réussite. Échec. Vraiment ? Tous ces échecs ou ces erreurs n’ont-ils pas aussi du bon ?
Culture réussite
En France, la culture de l’échec n’est pas vraiment répandue, mais aux États-Unis, admettre que l’on n’a pas toujours réussi tout ce que l’on a entrepris est bien plus valorisé que chez nous. Pas besoin de rougir si l’on évoque par exemple une expérience professionnelle qui s’est soldée par un départ non volontaire ou un projet entrepreneurial qui n’a pas abouti. D’ailleurs, les Américains organisent régulièrement des « Failcons », des conférences où diverses personnalités viennent parler de leurs échecs, échecs ayant souvent précédé de grandes réussites. Entre autres exemples inspirants, on peut citer celui de Steven Spielberg, qui avait été renvoyé de l’université (University of Southern California School of Cinematic Arts) avant d’avoir la grande carrière dans le cinéma connue de tous ou encore celui de Walt Disney, à qui l’on a reproché, enfant, de ne pas avoir suffisamment d’imagination…
Admettre ses échecs
Certaines entreprises valorisent l’échec. Jeff Bezos, le PDG d’Amazon, en a lui-même connu plusieurs (dont le lancement du « Fire Phone » qui n’a pas fonctionné). Il reconnaît et promeut même l’échec. Pour lui « si on fait des paris audacieux, on va avoir des expérimentations dont le résultat est incertain, mais qui sont par nature souvent vouées à l’échec ». Même mentalité chez Pixar, où après la sortie de chaque film, les équipes se retrouvent et chacun partage les 5 choses qu’il/elle referait si c’était à refaire, et les 5 choses qu’il/elle referait différemment. On parle de sessions « post mortem » !
Commencer par admettre que l’on a pu se tromper, c’est aussi commencer à se donner le droit à l’erreur. Et si on ne se donne pas le droit à l’erreur, il va être plus difficile de se lancer. La peur de ne pas y arriver peut en effet être paralysante.
Apprendre de ses échecs
Et c’est bien dommage, car non seulement on n’ose pas tout, mais chaque difficulté que l’on a traversée nous permet d’apprendre et aussi de faire différemment la prochaine fois. C’est notamment ce que soutient le philosophe Charles Pépin qui a écrit en 2018 « Les vertus de l’échec ». Il y raconte notamment qu’il est rare que les gros succès n’aient pas été précédés de déconvenues. Mieux, un projet raté peut au contraire permettre de rebondir et d’emprunter une toute autre voie que l’on n’avait pas imaginée jusque-là. Il explique que nous ne sommes pas nos erreurs, et que quoi qu’il arrive le champ des possibles reste toujours ouvert ! Bref, n’oubliez pas que tout est éphémère et aussi qu’on ne refait pas deux fois les mêmes erreurs. Et pour conclure, voici une petite citation de Winston Churchill : « Le succès c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme. »